Une crise de sens profonde touche le monde de la santé alors que l’hôpital est déjà exsangue.

Les soignants sont épuisés, victimes de la diminution des investissements dans le public ou de la course à la profitabilité dans le privé.

Soigner en établissement de santé nécessite des prises décisions rapides, quasiment en temps réel pour répondre le plus efficacement possible aux besoins de santé d’une population. C’est particulièrement le cas pour le personnel opérationnel qui intervient au plus près du patient dont les infirmières, les aides-soignantes et les cadres de santé notamment. Et cela entre en conflit avec l’organisation actuelle. Lourdeur administrative, management vertical, certifications, ….  Certes, cela a apporté une grande sécurité dans le soins et mis en exergue nombre de problématiques ; mais cela a aussi dépossédé de leur savoir les professionnels du terrain sans apporter de solutions réellement efficaces pour leur pratique quotidienne.

Par ailleurs, le constat est sans appel.

  • Le think tank Terra nova dénonçait déjà en mars 2021 que la croissance de la production de soins (quasi +20%) n’était pas suivie par une augmentation des effectifs dans les faits.
  • Les conditions de travail sont très dégradées et tous les établissements de santé peinent à recruter et encore plus à fidéliser.
    Il y avait 10 000 postes vacants d’infirmier(e)s en 2019, c’était 60 000 en mars dernier.
  • L’absentéisme serait en plus estimé à près de 10% (enquête de la fédération Hospitalière de France, FHF).

    « les métiers du soin ne font plus rêver » affirmait d’ailleurs Mickaël Ehriminger, docteur et chercheur en santé publique.

Le Ségur de la Santé a cherché à résoudre cette situation alarmante bien avant que ne débute la crise sanitaire. Certains reconnaissent des efforts substantiels pour les perspectives d’évolution, d’autres considèrent que les avancées sont insuffisantes. Quels que soient les effets sur les rémunérations, elles n’agissent que sur les reconnaissances financières et ne traitent pas le mal-être à sa racine.
Les soignants n’ont plus l’impression de travailler correctement, ni de bénéficier du temps nécessaire pour apporter de valeur ajoutée dans le soin.

 

Selon l’Ordre national des infirmiers, 42% des infirmiers indiquent « qu’ils ressentent actuellement un syndrome d’épuisement professionnel type Burn-out » avec des facteurs déclenchants comme la perte de sens face à la réalité du terrain, des rythmes et des charges de travail difficiles à tenir, un manque de temps chronique qui leur empêche de gérer « l’humain », et une quasi-absence de reconnaissance, …

 

« Le conflit entre valeurs individuelles et collectives, les paradoxes moraux et les crises successives ont assombri le chemin qui conduisait jusqu’alors les soignants à demeurer en capacité d’être et d’agir en tant que professionnel de la santé. »  dixit Alexis Bataille.

Excellent article dont nous vous recommandons la lecture ici car il donne quelques pistes pour redonner du sens au sein des organisations de soins (privées comme publiques) dont la (re) création d’un environnement capacitant afin de mieux réinvestir la posture des soignants qu’ils n’auraient jamais dû être amenés à abandonner – lentement mais surement – année après année.

 

Démarche créative, innovation, repenser les processus dans une logique d’amélioration continue, qualité de vie au travail … convictions que nous partageons également chez Nearcare.

 

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Pour l’instant, nous cherchons un établissement de soins pour tester notre application (qui marche déjà !) à l’échelle de la vraie vie des soignants ;-)

Publié le : 2 novembre 2022 / Catégories : Non classé /

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